Run with my hands on my eyes, blind but still alive

carte d'identité
Nom de famille Solis par son père, un européen qu'elle n'a pas vraiment connu, mais qui lui verse une pension tous les mois et dont elle porte au moins le nom de famille.
Prénom(s) Sun-Hee, qui signifie joie et obéissance, deux qualités que la jeune sorcière ne possède pas foncièrement et dont elle se défait chaque jour un peu plus.
Surnom(s) Sun, Sunny, SunSun, il y a de quoi se faire plaisir ! Toutefois, prudence est mère de sûreté puisque le sortilège de Furonculose est une de ses spécialités.
Ascendance Sang-Pur, par la famille Huang de Chine, et la famille Solis, d'Europe. D'après les ragots populaires, le clan Huang a une généalogie fascinante qui remonte jusqu'au terrible Empereur Quin Shi Huang, en 210 av JC. Mage Noire de son pays, ce sombre dictateur possédait la faculté de parler fourchelang, capacité dont ont hérité les membres du clan Huang.
Age 15 ans, bientôt 16 ans et toutes ses dents.
Date et lieu de naissance Née à Pékin, le 6 Janvier 2003.
Sexualité Hétérosexuelle.  (Leithuelle)
Année Sixième année.
Caractère

Au premier abord, Sun-Hee est quelqu'un de féroce sous ses apparences placides. Bien que son sang-froid soit exemplaire et sa patience impressionnante, elle reste en vérité une personne passionnée et colérique, qui ne supporte ni l'échec, ni la honte qu'apporte un instant de faiblesse. Intransigeante et minutieuse, elle a un petit côté perfectionniste qui la veut critique, même de ses plus belles réussites. On peut ainsi affirmer que la jeune femme est fière et surtout soucieuse de paraître au mieux de sa forme. En ce sens, pas un pli ou une tâche ne se fera voir sur ses vêtements et jamais une manche ne viendra la gêner dans son maniement de la baguette magique. Sun-Hee est une sorcière aussi méticuleuse que disciplinée, et chacun de ses gestes est gracieusement calculé. 

D'une grande courtoisie, Sun-Hee fait en sorte de respecter et appliquer les règles de l'étiquette à la lettre, ne s'autorisant jamais aucun manque à la politesse et encore moins aux lois de la mondanité. Malheureusement, cette obsession qu'elle a de se rendre irréprochable, et de tout rendre irréprochable, la pousse parfois dans des retranchements extrêmes. Par exemple, elle ne se soucie pas du tout de sa santé et ne prend que trop rarement le temps d'aller consulter l'infirmerie de l'établissement, elle a renoncé très tôt à ses propres ambitions, ses rêves ne sont maintenant plus qu'une aquarelle décolorée et pis, elle a tourné le dos à de belles amitiés. Cela l'a fait pleurer et grincer des dents, parfois même, elle a hurlé, mais c'est un état de fait que ne trahira jamais son masque au sourire si parfait. Car constamment, Sun-Hee essaie, encore et toujours, de correspondre point par point à ce vieux tableau de préceptes qu'est celui de sa famille de sang-pur. Or, dans le monde des Huang, s'il y a bien quelque chose qu'on n'accepte pas, c'est la médiocrité individuelle.

Toutefois, sous cette philosophie rude et cette froideur polaire, se cache en vérité un cœur vulnérable et fragile. A plusieurs reprises, Sun-Hee a senti celui-ci s'émietter dans le creux de sa poitrine. Elle l'a vu saigner, se déchiqueter et s’éclater entre ses côtes tel un pamplemousse trop pressé. Les larmes sont montées au coin de ses grandes prunelles bleues et d'un revers de la main expérimenté, elle en a chassé l'humidité comme on écarte le bourdonnement désagréable d'une abeille à son oreille, non sans s'y piquer. En dehors du fait que cela ne lui est tout simplement par permis, Sun-Hee n'a jamais aimé attirer l'attention. Elle est timide et facilement embarrassée. Et d'ailleurs, on la verra souvent prendre une pause prolongée dans ses mimiques ou ses discours. En effet, elle a le besoin régulier de se recomposer, en particulier quand son cœur bat trop vite et que sa maladresse naturelle refait surface. C'est bien pour cela que la rousse étudiante évite les gens qui lui plaisent comme la peste. Le diable aux trousses, il suffit d'une parole de son bien-aimé pour la faire fuir telle une biche effarouchée. 

Sun-Hee est aussi quelqu'un de très doux et maternelle. Elle éprouve un amour prononcé pour les animaux et les enfants. D'ailleurs, sa tendance à ramener tous les chatons abandonnés du coin à causer des soucis à son animal de compagnie. Le serpent sarcastique et territorial, a fini par essayer d'en étouffer un ou deux au petit-déjeuner, sans succès. Mais comment en vouloir à Canabis de râler, quand il siffle comme personne ne sait le faire ? Le fourchelang est une capacité que Sun-Hee n'a jamais su détester. Peu importe ses origines plus que discutables et les noirs arcanes du passé qui ont vu naître ce don étrange au sein de sa famille, Sun-Hee a toujours apprécié pouvoir le murmurer en secret dans un coin, à l'abri des plus curieux regards. Il faut dire que pour une petite fille solitaire et seule face à une mère intolérante et vindicative, même le plus nain des serpents est un ami précieux. Le fourchelang et Canabis lui ont apporté un réconfort inattendu, mais bien réel. Ils étaient un échappatoire face à la sévérité de la main qui l'a élevé, poigne de fer dans un gant de velours. Pour satisfaire l'image et l'ego de sa marâtre, rien n'était jamais trop beau, ni trop précieux. Absolument rien.  

Bien trop souvent, il arrive à Sun-Hee de poser la main sur son ventre et d'éprouver cette terrifiante culpabilité qui lui ronge les os et l'estomac comme un terrible cancer. Regrette-t-elle le jeune fœtus à peine formé que sa mère lui a fait perdre sans autre forme de procès ? Bien-sûr que oui. Mais quelques gouttes de potion soigneusement dissimulées dans son thé avaient suffi et c'était déjà fini avant d'avoir commencé. Pas le temps de réfléchir ou d'y penser, et d'après sa mère, aucune raison de s'y attacher. Sauf que Sun-Hee était amer, et elle avait gardé le goût insipide de la trahison et la haine dans sa bouche depuis lors. Aujourd'hui, chaque matin et chaque soir, Sun-Hee se force à oublier que les chaînes de Li Lian sur sa vie continuent de se resserrer telle l’embrasse mortelle d'un python affamé. Mais, s'en libérer semble être un prix trop grand à payer. Sun-Hee le sait, elle manque de courage. Elle espère que ça va changer.

Baguette Magique
Bois Un beau bois de cerisier légèrement rosé qui est le grand favori des sorciers asiatiques. Pour les Huang, le bois de Cerisier est une évidence. Pour Sun-Hee, c'est une nouvelle mise en garde, on lui demande de bien veiller à ne pas décevoir les attentes familiales.
coeur Du Ventricule de Dragon, prompt aux accidents. En première année, il n'y a pas un sort que Sun-Hee parvenait à exécuter sans y faire brûler ou exploser un objet. Maintenant, elle est légère et gracieuse dans ses sorts, ce qui n'empêche aucunement les ratés et les catastrophes d'arriver.
longueur Avec une taille de 25.30cm, c'est une baguette magique dans les normes, mais d'une grande finesse qui peut jouer le rôle de trompe l'oeil et la faire paraître plus grande qu'elle ne l'est réellement.
caractéristiques Elle est très rigide et décorée d'une poignée d'un joli blanc nacré qui fait ressortir les reflets rosâtres du beau bois qui la compose. Une baguette extrêmement élégante et raffinée, mais aussi absolument et détestablement versatile. Elle n'en fait qu'à sa tête et n'est pas pratique.  
animal de compagnie
Nom de l'animal Canabis, parce qu'il adore se lover et dormir dans les feuilles de Chanvre au grand désarroi de Sun-Hee qui a un compagnon de vie tout groggy. En raison de ses biens faits médicaux, la plante n'est pas si difficile à trouver.  
Race Couleuvre Rayée, ou Serpent Jarretière.
Description physique  Avec ses glissantes écailles et sa petite tête, Canabis est un reptile, ce qui signifie qu'il a le sang froid et qu'une grande partie de sa vie se résume à dormir et manger. Assez fin et vicieux pour se faufiler un peu partout, il n'est pas rare de le voir frotter ses élégants anneaux vermillons le long des pierres pâles de l'établissement. En général, il suit sa maîtresse à la foulée appréciant la cage ombrée que forment ses cheveux roux pour se cacher, mais aussi les poches de ses vêtements et la température ambiante de son corps. Bien sûr, il évite les jardins de l'école et les cachots comme la peste, des fois qu'un rapace soit tenté de l'avaler.
Description moral Canabis est un coquin qui aime dormir et converser. Râleur et plein d'humour, il n'apprécie rien de mieux que terrifier les filles et les garçons phobiques des reptiles. D'après lui, cela lui donne l'impression d'être un vrai Basilisk. Car oui, Canabis sous ses airs de petite couleuvre est extrêmement intelligent. D'après son grand-père, qui a fait cadeau de ce dernier à Sun-Hee lorsqu'elle n'avait même pas cinq ans, il aurait du sang de serpent magique dans les veines, expliquant la longévité de sa vie et ses airs sournois.
projet scolaire
Pour le moment Sun-Hee n'a pas de grandes passions en dehors du Quidditch, ni même un projet précis. Elle aime beaucoup les animaux et le vol. D'ailleurs, elle rêve d'être dans une équipe de Quidditch et de jouer au poste d'Attrapeur depuis plusieurs années déjà. Depuis qu'elle a passé ces R.E.V.E avec des notes excellentes, mais pas exceptionnelles, le soin aux créatures magiques est la seule option qu'elle poursuit avec intérêt. L'Arithmancie quant a elle, a été exigée par sa mère, qui veut la transformer en professeur de Métamorphose. Il est vrai que c'est la seule matière où Sun-Hee -en dehors du Vol- a obtenu un Optimal. Elle s'est contentée d'un Effort Exceptionnel pour le reste et de deux pauvres Acceptables en Astronomie et Botanique. Personnellement, elle s'en satisfait entièrement, mais rien n'est jamais assez bien pour les Huang si ce n'est l'excellence.


questions en plus
Miroir du Riséd  Une main qui serre la sienne comme la promesse d'un amour éternel.
Amortentia La bonne odeur du Chaï et du miel, mais aussi de la vanille.
Patronus Encore informe, c'est un sort que Sun-Hee ne maîtrise pas pour le moment. (Il sera découvert en RP)
don / créature / capacité Comme la plupart des membres de sa noble lignée, Sun-Hee possède la rare capacité de parler le Fourchelang.
répartition
A l'issue de ce questionnaire, le staff vous attribuera lui-même une maison ! Répondez bien !
Dans quelle Maison voudrais-tu être ? Pourquoi ? Une maison qui lui permet de s'affirmer tout en restant discrète. Elle n'a pas envie de s'exposer et les gens trop enthousiastes lui sont parfois difficiles à supporter. Leur joie de vivre lui font envie. Un tantinet jalouse, c'est vrai.
Quel type de baguette magique voudrais-tu avoir ? Sun-Hee aurait tendance à dire que le choix de la baguette ne dépend que de la valeur du sorcier qui la manie, mais la vérité c'est qu'elle aimerait avoir une baguette puissante qui lui permette de se sentir en confiance et en sécurité.
Oh non ! Vous venez de tomber sur un Epouvantard ! Quelle forme prend-il ? Une tasse de thé réconfortante, posée sur une petite table basse en bois de cèdre.
Riddikulus ! A quoi ressemble-t-il maintenant ? De l'eau de javel qu'on nettoie avec un balais.
Préféreriez vous être un Animagus ou un Métamorphomage et pourquoi ? Un Métamorphomage, don qui lui permettrait de dissimuler son apparence et se faire oublier pendant quelques temps.
Si vous appreniez à devenir un Animagus, quel animal choisiriez vous et pourquoi ?  Une Girafe pour voir comment on perçoit le monde quand on est très grand ou alors un oiseau pour s'envoler quand l'envie lui en prend.
Ta plus grande qualité c'est quoi ? La Résilience.

fais de ta vie un rêve en couleurs, c'est le secret du bonheur.



Li Lian Huang s'était toujours définie comme une femme de haut prestige et de bon goût. Ses habits étaient aussi impeccables et tirés que les traits de son visage n'étaient droits et anguleux, quant à son sourire, il était aussi absent que le soleil par nuit d'éclipse. Li Lian était une femme polaire et peu populaire, qui se complaisait à penser qu'elle était supérieure aux autres sorciers à bien des égards. Sans vouloir l'excuser Li Lian, -qui était tout aussi profondément mauvaise que caustique- avait été éduquée par un homme qui ne cessait de lui répéter que la pureté de son sang n'avait d'égal que sa beauté.

Quel compliment hypocrite, avec son grand nez et ses yeux posés comme deux tâches de peinture noire sur un visage un peu trop long, Li Lian était pourtant loin d'être charmante. En fait, entre ses proéminentes dents de cheval, ses cheveux fins, et sa squelettique maigreur, Li Lian n'était ni plaisante, ni séduisante, mais ressemblait davantage à un épouvantail. Et puis, il ne fallait pas oublier son horrible teint blafard, qui plus blanc qu'un drap, mais moins scintillant que la neige, donnait à sa peau la couleur du mensonge et des origines un peu plus ocres situées entre la Corée, l'Indonésie et peut-être même le Japon. Ainsi que Li Lian Huang se qualifie de parangon de la pureté magique aurait fait rire n'importe qui, sauf elle.

Ceci dit, Li Lian avait beau être aussi bâtarde que le dernier des cabots du coin de la rue, elle était quand même la fille de Zhao Huang et en tant que tel, on ne la reprenait jamais sur ses inepties. Zhao était un puissant sorcier chinois, peu commode et versatile, mais dont la grande fortune avait assuré le succès de sa famille pour plusieurs générations. C'était un business-man accompli, plus véreux qu'un politicien et aussi sournois que le Cobra qui était l’emblème de son clan. Le digne descendant du cruel Quin Shi Huang, un Empereur de Chine, mais aussi un puissant mage noire dont on racontait qu'il était une langue fourchue ! Une rare caractéristique que l'imposant Zhao partageait avec son ancêtre.



En Asie, le fourchelang était - et depuis plusieurs générations maintenant - l’apanage de la famille Huang. Un don aussi jalousement dissimulé qu'il était gardé. En effet des versants sifflets, rien n'était jamais publiquement chanté. Mais on voyait parfois quelques glissants et effrayants serpents se faufiler entre les chevilles de leurs maîtres, caressants et menaçants, tels de fidèles chiens de garde. C'était fortement déplaisant et cela suffisait à alimenter les ragots. Oui, tout le monde le disait, dans l'ombre les femmes Huang murmuraient des cantines de serpents à leurs nourrissons. Jamais rumeur n'avait été plus proche de la vérité ou délétère à une famille de sorciers. Avec la première chute du Lord Voldemort, les gens étaient devenus frileux et méfiants comme la peste. Certes, la Chine était drastiquement éloignée du Royaume-Uni, mais elle avait, elle aussi, connu sa part de crapauds et vilains sorciers. Et s'il y avait bien une personne dont on craignait l'avènement au pouvoir, c'était un Huang.

Ce capharnaüm de circonstances et mauvais propos, comme se plaisait à l'appeler froidement Zhao, ne jouait pas en la faveur de ses affaires. Lui qui avait toujours su marier ses filles à de bons partis avec à la prime, quelques parts intéressantes dans des sociétés stratégiques, se trouvait pris de court. Parce que d'accord, sa multinationale se suffisait à elle-même, mais les associés commençaient à fuir et les sorciers d'ascendances intéressantes n'étaient plus intéressés à l'idée de marier une Huang, bien au contraire. Les filles de Zhao effrayaient les hommes les plus braves et écoeuraient les plus doux. D'un frémissement, la peau couverte de chair de poule comme si une araignée velue venait d'apposer sa patte dans leur dos, ces Messieurs tournaient la tête à leurs passages pour mieux ne pas les voir. Zhao se demandait si les sombres crétins s'imaginaient que sa progéniture pouvait maudire d'un simple regard.  

Enfin, pour Zhao, homme aussi controversé que populaire, si les actes de Lord Voldemort lui avaient fait perdre de l'influence, il n'avait en revanche, rien perdu de sa superbe. Le sorcier était intelligent et malicieux et trouva rapidement la solution à ses petits soucis de papiers et mariages arrangés. C'est comme ça que le fieffé manipulateur déplaça quelques succursales en Australie, et conclut une union prometteuse. Il fiança sa petite dernière Li lian Huang,  au mage Gabriel Solis, un expatrié européen qui s'était installé dans la petite communauté de Mapple Town, il y a longtemps déjà. Est-ce que leur mariage fut heureux ? Bien sûr que non, Gabriel était intéressé, pas fidèle. Et de toute façon, Li Lian était frigide.

Quand même, à peine deux ans après qu'ils se soient promis l'un à l'autre selon les rites traditionnels, Li Lian était entrain de mettre au monde,  leur unique fille. Seule. S'épongeant le front pour chasser vainement une sueur dégoulinante, dans la chambre d'à côté, son mari, quant à lui, était tout naturellement entrain de prendre la température d'une infirmière. Ah, qu'il la trompe, Li Lian, n'en avait rien à faire ! Qu'il l'humilie publiquement en revanche, c'était quelque chose que son éducation ne lui avait pas appris à tolérer. Après s'être assurée d'un sourire hypocrite qu'il reconnaissait bien l'enfant, son acte valu au pauvre Gabriel un divorce coûteux et expéditif. Abandonné à la ruine, il ne vit donc jamais grandir sa propre fille et reparti en Europe, les poches trouées avec la haine d'avoir vu son entreprise disparaître entre les mains d'un plus gros requin que lui.


Sun-Hee Solis ne se rappelait pas d'avoir jamais vu sa mère fière d'elle. En fait, si, une fois, quand elle avait acheté sa première baguette magique. Sa mère, Madame Huang, avait alors murmuré un "absolument parfait" d'une voix très satisfaite. Mais c'était tout. Sun-Hee ne l'avait plus jamais satisfaite et ce malgré ses bonnes notes, les compliments de ses professeurs ou même la beauté de son Fourchelang qui était, d'après son grand-père, très raffiné.

Son grand-père, Sun-Hee l'appréciait pour avoir été le premier homme de sa vie. Aux fêtes familiales, lorsqu'elle retournait en Chine pour lui rendre visite, il était le premier à lui tirer les joues et lui offrir des beaux bijoux et des robes. Il avait joué le rôle d'un père et s'était montré affectueux là où Li Lian n'était que froideur et distance. Cependant, Zhao n'était pas quelqu'un de très avancé et il avait des mœurs d'un autre temps. Les femmes à ses yeux n'étaient belles qu'au bras d'un homme et sa manie de toujours vouloir la fiancer alors qu'elle n'avait même pas dix ans, eut tôt fait d'éloigner Sun-Hee de ses griffes.

Pour ce qui est du reste de ses cousins, Sun-Hee devait admettre qu'elle ne les appréciait que difficilement. Avec sa mère qui hurlait à chaque repas tous ses défauts, Sun-Hee se sentait moquée. D'accord, elle n'était pas la meilleure de sa classe en potions, et non, elle n'était pas une légilimens émérite à seulement dix-sept ans, mais en même temps pouvait-on toujours se comparer aux petits génies de la magie ?

Elle travaillait dur, chaque semestre et chaque année à Tjukurpa depuis son entrée pour être parmi les dix premiers de sa promotion. Tous ses professeurs vantaient ses qualités, sa discipline et sa technique ! Elle passait des heures sur ses bouquins, jusqu'à en oublier de vivre. Mais non, ce n'était jamais suffisant pour les Huang. Le cœur lourd Sun-Hee s'était rendu à l'évidence, sa famille était bien trop difficile pour qu'elle ne s'y sente à l'aise. C'est comme ça qu'elle rencontra Cédric.



Cédric Delfino, c'était ce sorcier français qu'elle croisa chez son père, l'été dernier. Pour la première fois de sa vie, ce dernier avait exigé le droit de la rencontrer et Sun-Hee était partie, sans un remords. Autant dire que Li Lian n'avait apprécié que très moyennement cette aventure. Cédric était beau, blond et éclatant de gaieté. Il séduit rapidement Sun-Hee par son charme et ses origines modestes. Un né-moldu, elle n'en avait pas tellement fréquenté, même à l'école. Difficile de se nouer d'amitié avec ces sorciers quand on a la réputation d'être une parfaite petite sang-pur. Un fait que Cédric ne lui avait jamais vraiment reproché, ou qu'il n'avait pas spécialement regardé, trop obnubilé à l'idée de la conquérir. Il savait y faire Cédric et Sun-Hee, un peu trop ingénue, tomba rapidement dans ses draps, avant d'être laissée seule et esseulée après une nuit plutôt désagréable.

D'après Susan Solis, sa demi-sœur, fille d'un premier mariage, et ancienne élève de Tjukurpa elle-même, Sun-Hee était trop naïve. Une remarque qui laissa Sun-Hee aux abois, contrariée et agacée. Après tout, il y a plus agréable à entendre quand on vient de perdre sa virginité aux mains d'un idiot et qu'on se retrouve sans repère à l'autre bout du monde. Mais c'était vrai, elle avait été trop confiante à chercher un amour inexistant dans les bras d'un étranger. La gorge nouée Sun-Hee demanda à repartir sans prendre le temps d'expliquer la situation à son père qui eut tôt fait de la définir d'une phrase coupante, mais terriblement blessante : "juste comme sa mère." Or, quand on connaissait Li Lian Huang, on pouvait être certain que ce n'était pas un compliment.

Le hasard fait souvent bien les choses et alors que la rentrée de Septembre approchait, la vie se compliqua pour Sun-Hee. Entre les signes d'une grossesse accidentelle et la peur d'avoir fait la plus grosse erreur de sa vie, la jeune sorcière était perdue et désoeuvrée. Canabis la regardait faire les cents pas dans sa chambre, du matin au soir, à se tirer les cheveux et maudire son idiotie. Si on avait dit à Sun-Hee qu'elle serait le genre de filles à oublier une potion de contraception ou le préservatif, elle vous aurait ri au nez. Pourtant le résultat était là aujourd'hui, et elle paniquait. Avoir un enfant hors-mariage c'était techniquement inacceptable, alors pourquoi se sentait-elle aussi excitée ?

Assise sur le canapé du salon, Sun-Hee avait décidé d'attendre sa mère pour lui dire la vérité. Elle était nerveuse et tremblante, mais elle avait besoin d'un avis, n'importe lequel, même celui de la cruelle Li Lian. Ses doigts s'étaient refermés contre son estomac. L'idée d'avoir un bébé la paniquait à un point inimaginable, mais une petite graine de désir lui faisait dire qu'elle ne détestait pas complètement être enceinte. Peut-être était-ce même le destin qui lui faisait signe ? Au final, Sun-Hee n'eut jamais à discuter, pour la simple et bonne raison que quand Li Lian rentra ce soir là, elle lui prépara une tasse de thé.