carte d'identitéIl répond à
Irving pour son nom de famille, d'origine moldu mais jamais rejeté.
Sterling est le nom que sa mère lui a donné, avant que sa naissance ne la bouleverse à jamais.
C'est à l'école qu'on commença à le nommer
Silver pour ses cheveux et son prénom inhabituels.
Il est
mêlé comme beaucoup d'enfants, d'une mère sorcière et d'un père absent.
Cela fait
trente-et-un ans qu'il subsiste dans l'épuisement.
C'est un
treize mai à mountshannon qu'il a vu le jour, irlandais de naissance, australien de descendance.
Jamais jusque là réellement amoureux, il se dit
bisexuel pour tous les baisers, qu'ils aient été tendres ou langoureux.
Amateur passionné de la bonne boisson, c'est
barman qu'il se voit affublé comme doux nom.
Depuis peu installé dans le
Carray Block, il est à cinq minutes du travail, dans un appart de choc.
CaractèreSterling.
Cigarette mentholée aux lèvres, tu inspires.
Tu expires.
Tu es calme, tu es l'océan sans vent, celui où rien n'avance, où tout paraît désespéré, tendu, sans raison. Tu es la paisibilité morbide et putride, tu es l'étreinte du sommeil éternel qui n'offre ni repos ni avenir.
Tu es ce calme que l'on fuit, ce calme qui met mal à l'aise, qui dérange et étonne.
Tu es la musique de fond, celle que l'on écoute sans l'entendre, celle que l'on ne retient pas car ni monotonne ni rythmée, elle ne reste pas, tu ne restes pas, visage parmi d'autres, sourire vide et creux, sincérité que l'on croit faussée car trop peu complexe.
Tu contrôles ce masque blanc et vide, comme on contrôle un voilier sous une brise absente, s'abandonnant aux courants marins et invisibles, comme les fils du destin.
Tu es un poème, des plus ordinaires, qui n'est ni blême, ni visionnaire.
Chaque parole pesée dans la plus grande des quiétudes, tu ne t'exclames pas, tu ne t'étonnes pas, tu t'affaisses dans ta vie comme dans un lac plat, les yeux confiants tournés vers le ciel, car seul ce dernier saura te guider.
Tu es confiant, tu es naïf, tu es un enfant qui n'a su grandir. Tes yeux s'émerveillent encore des levés de soleil les plus ordinaires, tes mains s'embrasent au contact de la fourrure d'un animal approché, tes papilles s'extasient du goût du sucre et de la pluie.
Tu es tout ce que tu as voulu être, tu es heureux et en vie. Mais à quel prix ?
Tu es insomniaque, tu es réservé, tu es la définition même du secret. Tu es celui à qui l'on parle et pas celui qui se confie. Tu es un étranger à tant de gens qui ne savent même pas te retenir.
Si tu n'existes pas pour les autres, comment peux-tu croire être en vie ?