Dark Horse ◊ Ft. Kurhah

Le respect de l'ordre et des règles ; une chose gravée dans la chair et les os de tous les aurors ayant parcouru le monde. Un sens de l'ordre, une obligation vis à vis de ses pairs et de soi-même de protéger la population. Un croisement inédit entre la police et l'armée, pour le monde moldu. C'est ce que Kurhah disait être lorsqu'il faisait la rencontre d'un individu non-mage. Un agent de l'ordre. Un pion sur l'échiquier de la paix. Un protecteur des individus. C'est quelque chose qui lui a toujours tenu à coeur. Un besoin de prévenir, guérir et protéger. Il n'aurait pas été un bon médecin ou médicomage. Il devient trop facilement impliqué émotionnellement avec les individus qu'il fréquente. Trop sociable, trop accessible, trop vrai et ouvert à l'inconnu.

Kurhah était ce genre de personne facile d'accès. Positif, optimiste, bienveillant et protecteur. Le genre de grand frère en communauté. Celui vers qui les gens venaient en cas d'interrogation ou de doute. Pour autant, il n'était ni naïf ni idiot. C'était même l'un de ceux disposant de l'un des meilleurs instincts de déduction. Ils n'avait peut-être pas retrouvé de mages noirs depuis des années, mais lorsqu'une piste semblait devenir ancienne, Kurhah avait toujours cette façon de changer de perspective et de retourner la situation pour trouver une solution. Pas toujours la bonne. Pas toujours la plus sûre ou la plus louable. Mais il était ingénieux de cette façon, toujours l'esprit en action.

Une force de caractère mise au service des autres. Dire qu'il ne s'est jamais fait passer en premier est d'une réalité très juste. Pas qu'il ne prenait pas soin de lui aussi. Simplement que ses ordres de priorités étaient ceux d'un homme altruiste. Peu importe l'origine, l'ethnie ou l'espèce.

Et dans tout ça, il a jamais eu de défauts Kurhah ? On vous dira de prime abord que non. Il aimait sa famille, ses gens, ses amis. Il est drôle, léger et une épaule contre laquelle pleurer ou se soutenir après une longue beuverie. Il était même plutôt doué avec les hommes et les femmes quand il s'agissait de flirter, en atteste son palmarès sur le sujet. C'est quoi le problème alors ? Y'en avait pas vraiment à l'époque. Mais ça c'était avant.

Les choses ont commencé à changer en 2011. L'année venait à peine de commencer et rien ne présageait que les choses doivent s'altérer. Encore moins chez Kurhah. Du haut de ses 24 ans, peu de choses peuvent l'atteindre. Il est auror, la situation n'est pas au beau fixe dans son pays natal, mais rien ne laissait présager que l'orage qui avait passé les derniers mois à s'éveiller dans la population la plus jeune des rues du Caire et de tout la pays s'insurgerait. Le printemps révolutionnaire égyptien démarrer le 25 janvier 2011 et ne dure que 17 jours. Une poignée d'heures dans une année entière, qui suffirent à mettre le feu au poudre de toute l'Afrique du nord.

En quoi tout ça a pu changer Kurhah ? Pour les raisons qui ont fait que Kurhah avait toujours été égal à lui-même. Il avait voulu défendre la population moldue, quand bien même son devoir le rappelait auprès des siens. Mais rien ne s'est passé comme prévu.

Aujourd'hui ? Kurhah n'est plus aussi souriant. Il a même tendance à être tendu, presque nerveux. Pas inquiet, non. Plutôt sur le qui-vive, encore assez loin de la paranoïa. Ou alors ça dépend seulement des jours. Lui qui faisait confiance aux autres sans remettre en doute leur parole a appris qu'il n'y avait pas qu'une seule vérité. Que les Hommes, peu importe leur sang, sont des êtres de mensonge, de malice et de vice. Il n'est plus aussi protecteur. Il n'a plus cette bonté à outrance qui venait le pousser à tendre la main au premier venu. Il est plus renfermé. Plus en retenue. Comme si on lui avait arraché tout son bon coeur, ou presque.

Si ça ne se limite qu'à ça ? Pas vraiment. Il a également pris la nouvelle tendance de ne plus être aussi conciliant qu'il en avait l'habitude. Là où les mots avaient d'antan tendance à suffire, il n'hésitera plus à lever la voix et menacer. Ses plaisanteries et ses flirts jusque là toujours faits en douceur pour en heurter personne sont devenus plus acerbes, presque corrosifs. Il n'est pas devenu alcoolique non. Il a juste perdu sa foi en l'humanité.

Et sincèrement, qui peut le blâmer ?